Pétrole et Gaz

L’Afrique possède des ressources pétrolières et gazières considérables qui peuvent aider à accélérer la croissance sur le continent si elles sont utilisées de manière stratégique. Bien que de nouvelles ressources soient découvertes progressivement, elles ne sont pas réparties également. Les prix élevés et volatils du pétrole constituent donc un défi pour toute l’Afrique; ils représentent une opportunité à rechercher pour les pays exportateurs et un obstacle à surmonter pour les pays importateurs. Les récentes découvertes de pétrole et de gaz associées aux changements réglementaires et à la demande énergétique en croissance rapide des marchés de consommation locaux en expansion offrent des opportunités importantes à travers le continent

L’industrie pétrolière et gazière africaine recèle un énorme potentiel. À la fin de 2017, l’Afrique estimait avoir 487,7 tpi3 de réserves prouvées de gaz (7,1% des réserves prouvées mondiales), tandis que les réserves prouvées de pétrole de l’Afrique sont de l’ordre de 125 milliards de barils. Le secteur en aval de l’Afrique est resté relativement statique ces dernières années, le débit total des raffineries oscillant autour de 2,1 millions de barils / jour, mais comme nous le verrons, une multitude de nouvelles mises à niveau ou de nouvelles constructions de raffineries devraient changer cela.

Dans les pays africains exportateurs d’énergie, le pétrole et le gaz ont toujours été le principal moteur de la croissance économique. Les exportations de pétrole peuvent représenter plus de 90%. Pourtant, les pays n’ont pas été en mesure d’exploiter ces avantages exceptionnels pour un développement économique durable, ce qui constitue une contrainte permanente pour les entreprises.

Les acteurs du secteur doivent également être attentifs aux perturbateurs susceptibles de changer l’industrie. Il s’agit notamment de la demande mondiale croissante de gaz naturel liquéfié; l’importance croissante des énergies renouvelables, qui pourrait avoir des implications de grande portée; et la possibilité que le différend commercial en cours aux États-Unis et en Chine perturbe le commerce mondial, les marchés pétroliers et les chaînes d’approvisionnement.

Principaux acteurs en Afrique:

Le Nigéria est une économie productrice de pétrole mature avec d’importants investissements étrangers directs (IED), mais les retards dans la réforme du secteur ont découragé de nouveaux investissements. Les problèmes de gouvernance, la corruption, ainsi que les problèmes économiques, de sécurité et de coût élevé entravent également l’investissement. Le pays est toujours le plus grand producteur de pétrole et de gaz de la région et devrait être le plus grand raffineur et exportateur de produits pétroliers en Afrique d’ici 2022.

L’amélioration des conditions économiques et la croissance du secteur des transports pourraient entraîner une augmentation de 31% de la consommation intérieure entre 2017 et 2023. Les investissements dans les infrastructures gazières, comme les nouveaux pipelines, stimuleront la production. Des opportunités existent pour les acteurs, le gouvernement ayant l’intention de privatiser dix centrales électriques dans le cadre des efforts visant à garantir un approvisionnement électrique efficace et durable dans le pays.

L’Angola est moins attrayant du point de vue réglementaire. Elle est également aux prises avec la corruption, des coûts commerciaux élevés, une faible croissance et un manque de diversification des entreprises. Pourtant, l’Angola possède les deuxièmes ressources pétrolières et est le deuxième producteur de pétrole en Afrique subsaharienne.

En conséquence, il reçoit des niveaux croissants d’IDE, dopés par le gouvernement angolais qui a adopté plusieurs politiques début 2018 encourageant les investissements étrangers.
L’Angola possède également les quatrièmes réserves de gaz naturel prouvées, bien que le pays n’en produise que de petites quantités à des fins commerciales. Un décret présidentiel de 2018 offre des incitations à l’investissement. La consommation devrait plus que doubler entre 2017 et 2023, bien que les grandes distances entre les sites de production de gaz et les consommateurs et le manque d’infrastructures de pipelines soient des contraintes importantes.

Le Mozambique détient les ressources gazières les plus importantes de la région, ainsi que le plus grand potentiel inexploité. Hormis les défis intérieurs et de gouvernance, le pays a connu le plus grand flux d’IED au cours des huit dernières années parmi ses pairs.
Les découvertes récentes ont multiplié les réserves prouvées et soutiendront la reprise économique prévue du pays. Les plans pour le développement du gaz naturel liquéfié flottant dans le corail dans le bassin de Rovuma, ainsi que le projet Anadarko Petroleum dans le nord sont deux développements importants. Compte tenu de la complexité de ces projets, la production n’est pas attendue avant 2022.

La Tanzanie a l’économie à la croissance la plus rapide parmi ses pairs producteurs de pétrole et de gaz dans la région et la deuxième plus grande ressource de gaz naturel. Bien que la production soit faible, la découverte de nouveaux gisements offshore a le potentiel de transformer l’économie. Sa position plus proche des marchés asiatiques donne à la Tanzanie un avantage géographique sur ses pairs, bien que les exportations de gaz naturel liquéfié basées sur une installation d’exportation terrestre prévue soient retardées depuis au moins cinq ans.

Malgré des développements positifs, l’industrie pétrolière et gazière est toujours confrontée à de nombreux défis persistants concernant la pénurie de talents, l’incertitude réglementaire, l’instabilité politique, la corruption et la fraude et le manque d’infrastructures.